Incontinence plastique

Concours Jacques Rougerie – Mention “Coup de cœur”
Dérive nomade sur territoire en mouvement

Développé dans le cadre du concours international Jacques Rougerie, ce projet propose une exploration spéculative de l’architecture flottante à l’ère post-industrielle.
Incontinence Plastique interroge notre rapport au territoire, à la pollution, et à la manière d’habiter un monde en crise. Il imagine une dérive nomade sur un territoire mouvant : l’océan.

En dépit de son immensité, l’océan est paradoxalement déjà saturé de déchets plastiques, vestiges d’une consommation mondialisée devenue incontrôlable. Ces déchets, au lieu d’être ignorés, deviennent ici matériau de construction, matière première d’un nouvel habitat flottant — un mode de vie alternatif pour celles et ceux que la terre ferme rejette ou oublie.

Le projet s’inspire de formes d’habitat existant dans des milieux extrêmes (lac Titicaca, Amazonie, baie d’Halong), et propose une architecture souple, adaptable, mobile, structurée autour d’un système de sphères modulables en plastique recyclé.

Pourquoi la sphère ?

  • C’est une forme stable, autoportante, résistante aux vents et aux courants marins.

  • Elle peut être segmentée en briques hexagonales, faciles à produire, transporter, et assembler.

  • Le lestage des modules inférieurs (par l’eau ou le sel) assure l’équilibre.

  • Les toiles tendues et câbles recyclés renforcent l’ensemble tout en offrant des espaces habitables intérieurs et extérieurs.

Cinq formats de sphères, de dimensions variables, répondent aux différents usages du quotidien : habitat, lieu commun, culture, agriculture marine, stockage… Elles peuvent être connectées entre elles grâce à un système de briques pentagonales universelles, formant ainsi un archipel auto-organisé. La forme du village flottant émerge donc des usages, des flux et des choix collectifs des habitants.

Cette architecture sans fondation, flottante, réversible et évolutive, devient le support d’une autonomie politique et sociale.
Elle ne propose pas une solution technologique au monde contemporain, mais une fuite active, un nouvel imaginaire de l’habitat fondé sur la récupération, la mobilité, et la liberté d’usage.

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